L’exemple du redémarrage d’une TPE bretonne atypique.

Rencontre avec Bruno Noinski, associé gérant du cabinet d’avocats A2C.

A2C est un cabinet d’avocats breton implanté sur Lorient, Quimper et Rennes, créé en 2015 à la suite d’une séparation d’associés avec un autre cabinet. A2C est spécialisé en droit du travail, en droit commercial et en droit fiscal.

Votre parcours professionnel ?

Diplômé de la Faculté de Droit de Clermont-Ferrand, j’intègre en 1991 le cabinet d’avocats Lorientais BACHY VALTON. J’y reste en tant que collaborateur pendant 10 ans puis je décide de racheter une entreprise d’une vingtaine de personnes spécialisée dans la fabrication d’équipements à destination des collectivités. En 2009, après une expérience très intense et enrichissante à la tête d’une

TPE, je renoue avec ma vocation initiale mais avec un regard bien différent, une approche beaucoup plus entrepreneuriale. En 2010, je me rapproche d’un cabinet régional mais en 2015 un désaccord entre l’associé majoritaire et les autres associés conduit à une scission de la structure. A2C est créé et intègre dans l’urgence 12 collaborateurs historiques de la structure régionale.

Quelles étaient les principales problématiques au démarrage de la nouvelle structure ?

Nous avons redémarré l’activité dans le chaos le plus complet, dans une situation voulue très conflictuelle par l’associé majoritaire. Pas de cohésion, pas de méthode, une reconstruction dans l’urgence avec les moyens du bord. Aucune vision, que du court terme. Nous exercions notre activité au jour le jour avec un leitmotiv partagé « à chaque jour suffit sa peine ». L’équipe était en mode survie. L’activité était là, la confiance de nos clients maintenue. L’élément fédérateur a toujours été de bien servir nos clients pour qu’ils ne subissent pas la tempête qui nous agitait. Mais l’inquiétude était là, le mot traumatisme était sur les lèvres…

Comment et pourquoi avez-vous fait appel à PEGASUS Leadership ?

J’ai fait la connaissance de Jérôme, Yves et Loïc lors de la création de PEGASUS, et je suis devenu leur parrain dans le cadre du dispositif LORIENT INITIATIVES.

Des liens se sont donc créés entre nous.

Au début de l’année 2016, au cours d’un déjeuner avec Jérôme, je me suis décidé à m’ouvrir – non sans appréhension – sur notre aventure vécue en 2015 et à lui demander conseil car nous avions des difficultés pour avancer, surtout moi d’ailleurs.

Je voulais fermer la page 2015 et ouvrir celles des années à venir : nous « déchoquer », nous remettre dans l’axe, nous faire prendre conscience de l’urgence d’accompagner humainement la structure, de regarder devant, d’écrire et de partager une vision d’entreprise, d’intégrer de la méthode et des process.

Pensiez-vous que PEGASUS pouvait répondre aux attentes d’une TPE locale et atypique ?

Je suis convaincu que PEGASUS est adapté à n’importe quel type d’écosystème, quels que soient sa taille, son modèle économique ou son secteur d’activité. Leur devise « pas de nom, pas de grade » témoigne de leur grande capacité à se mettre à la portée de chacun quelle que soit sa fonction dans l’entreprise.

PEGASUS s’est associé à un autre cabinet – LA PASSERELLE – pour vous proposer un accompagnement spécifique : pourquoi cette association ?

Hugues de Peretti a été secrétaire général d’un important cabinet d’avocats parisien. Il connaît donc bien les spécificités de notre profession et notamment nos nombreux travers. Il nous accompagne encore aujourd’hui sur l’organisation, le suivi des groupes projets. Il m’a aidé à me positionner et à prendre mon leadership au sein de l’équipe et également vis-à-vis de mes associés.

Quelles ont été les grandes lignes de l’accompagnement PEGASUS/LA PASSERELLE ?


1ère étape : 24 heures d’immersion en équipe dans le Campus PEGASUS de la Base de sous-marins, ce que j’ai appelé « le déchoquage ». Il s’agissait d’une série de longs entretiens personnels avec Hugues et Jérôme, toujours bienveillants mais sans concession.

Un exercice qui m’a été indispensable pour prendre conscience que si je souhaitais avancer, il fallait me libérer rapidement du passé et que toute l’équipe se libère aussi.

Nous avons ensuite créé une feuille de route, pour m’amener à écrire puis partager le projet d’entreprise. J’ai présenté le projet d’accompagnement à toute l’équipe. Jérôme et Hugues ont pris du temps pour échanger avec chacun de mes collaborateurs et de mes associés.

2ème étape : le grand saut ! La feuille de route que l’on partageait s’est enrichie au cours de nos échanges, jusqu’au moment où PEGASUS a décidé que le groupe était prêt à partir pour 24h.

Et là, nous avons dû nous organiser en un mois !

Dans l’esprit de tous ceux qui ont participé au stage, il y a eu un avant et un après PEGASUS, une expérience unique qui a soigné ce traumatisme et a ouvert nos envies pour l’avenir.

Après quelques mois, qu’en retirez-vous de positif… et de négatif ?

Personnellement, j’ai réussi à apprivoiser ma fonction de leader, je me sens légitime à la tenir.

L’esprit d’équipe, l’entraide, le collectif est là. PEGASUS a su développer la confiance en soi et dans les autres. Rappelons qu’un cabinet d’avocats, c’est avant tout une somme d’individualités. Nous ne sommes pas formés au collectif. Aujourd’hui, je peux parler du « service clients » en interne grâce à notre expérience PEGASUS.

Le point négatif : tu n’as qu’une envie, c’est d’y retourner… Plus sérieusement, je ne vois pas de point négatif. Je trouve surtout dommageable que le FIFPL (organisme paritaire pour aider à la prise en charge des formations) ne reconnaisse pas les formations sur le « bien-vivre ensemble », car nos structures sont des entreprises comme les autres, et leurs besoins en formation pour tout ce qui touche à l’humain sont les mêmes que pour toute entreprise.

Si vous deviez repartir dans un nouveau projet d’entreprise, que referiez-vous et que ne referiez-vous pas ?

Je travaillerai ma méthode, je prendrai le soin de la préparation (pour PEGASUS : « le diable se cache dans les détails »). Je mettrai le mot DÉCIDER au cœur de mon projet.

Un conseil à donner à d’autres dirigeants se posant des questions sur « comment relancer une dynamique d’équipe » ?

  1. En situation de crise forte impactant les collaborateurs, faire appel à la médecine du travail pour mettre en place une cellule d’accompagnement des salariés (capable de mobiliser un psychologue, un médecin, …).
  2. Pousser plus rapidement la porte d’un Jérôme Mandin pour l’entendre vous dire « On va faire quelque chose pour toi ! ».
0297884347 email