Forte de son engagement constant et entier pour la sécurité des usagers de la mer, la SNSM, association des sauveteurs en mer, se fixe de nombreux objectifs pour offrir au public un service toujours plus efficace et permettre aux équipes d’agir dans les meilleures conditions. Aujourd’hui, optimiser l’efficacité du sauvetage en mer et sur le littoral repose avant tout sur l’innovation, la prévention et la formation.
RENCONTRE AVEC XAVIER DE LA GORCE, PRÉSIDENT DE LA SNSM
« Qu’est-ce que la SNSM aujourd’hui ?
Brièvement, quelques chiffres qui caractérisent la SNSM : 219 « stations de sauvetage » sur le littoral, en métropole comme outre-mer, qui mettent en œuvre plus de 300 embarcations de tous types, du « canot tous temps » de 18m jusqu’au semi-rigide, voire au jet ski. Cet ensemble constitue un patrimoine technique important qu’il faut entretenir dans la durée pour assurer son renouvellement de façon adaptée.
Mais les sauveteurs en mer ce sont surtout, et avant tout, les 7 000 bénévoles qui ont rejoint l’association dans cet esprit de solidarité qui caractérise le monde maritime. 4 400 d’entre eux sont embarqués sur tous nos moyens et se tiennent prêts, 24 heures sur 24, toute l’année, à intervenir à la demande et sous le contrôle des CROSS.
Parallèlement, la SNSM forme aussi, pour mettre à disposition des municipalités, 1 300 jeunes « nageurs-sauveteurs » spécialement recrutés pour assurer la sécurité des plages pendant la saison estivale, à partir d’environ 240 postes de secours. Ces jeunes gens sont spécialement préparés dans nos 32 centres de formation et d’intervention (CFI) répartis sur l’ensemble du territoire, où ils reçoivent les qualifications exigées pour ce type d’activités. Ils constituent aussi un « vivier » dans lequel on espère pouvoir recruter de nouveaux bénévoles pour nos stations.
Ce dispositif permet de porter secours à environ 8 000 personnes chaque année. C’est le résultat de la disponibilité exemplaire de nos sauveteurs mais aussi de leur professionnalisme qui tient à la qualité de leur formation.
Comment soutenez-vous l’action des sauveteurs bénévoles dans la préparation et la conduite de leur mission de sauvetage?
Nos sauveteurs en mer doivent à la fois être des marins parfaitement au fait des pratiques de navigation par tous temps, mais aussi des secouristes rompus à toutes les techniques propres aux situations d’urgence.
Ces formations sont développées tout au long de leur engagement à travers des entraînements réguliers, au sein de nos 32 centres de formation, mais aussi dans notre Pôle national de formation, installé à Saint-Nazaire. Ce centre, à travers de nombreux stages, assure des formations, « qualifiantes », notamment pour les fonctions de « patron » et de « sous-patron » d’embarcation. Par ailleurs, des exercices réguliers sont également réalisés avec d’autres partenaires de l’Action de l’État en mer, telle la Marine Nationale ou la Sécurité Civile, pour divers entraînements comme, par exemple, l’hélitreuillage à partir de nos plates-formes.
Les équipes bénévoles de la SNSM évoluent dans un environnement changeant, imprévisible, comment les préparer à faire face à l’imprévu ?
C’est toute la difficulté de proposer des formations exhaustives qui puissent faire assimiler les « bons réflexes » dans toutes les situations. Nous sommes confiants car beaucoup de nos bénévoles sont encore issus des professions maritimes et, à ce titre, ont une sensibilité développée aux « choses de la mer ». Ils sont par ailleurs la plupart du temps installés localement et ils connaissent parfaitement leur zone d’intervention et ses caractéristiques (en termes d’écueils, de courants, de marées etc…).
Cela étant, ce recrutement dans les professions maritimes tend à diminuer avec l’évolution du secteur, et nous accueillons aujourd’hui de nouveaux bénévoles qui ont une expérience limitée dans ce domaine. L’exigence de formation est dès lors d’autant plus forte et le restera à l’avenir. C’est l’un des messages que nous adressons à l’État pour que le soutien qu’il nous apporte, aux côtés de nos donateurs privés, reste à la hauteur des exigences de notre mission de service public. »
