AGIR ET RÉAGIR EN SITUATION DE TENSION

La volatilité, l’incertitude, la complexité et l’ambiguïté du business – le fameux concept VUCA des anglo-saxons – s’accompagnent de leurs lots de tensions à tous les niveaux de l’entreprise. Se préparer à ces pics de tension, continuer à exprimer son talent dans les situations inconfortables, se régénérer lorsque la pression retombe : un défi incontournable à relever.

Découvrez le témoignage de Julie Sescosse, attachée de direction auprès du PDG de Veolia

Quel est le rôle d’une attachée de direction d’un PDG du CAC 40 ?

Ma mission s’articule autour de 3 enjeux principaux.

Tout d’abord je dois informer, c’est-à-dire départager l’important, l’essentiel, l’urgent, l’accessoire etc. pour faire remonter les informations en les hiérarchisant et en m’adaptant au temps du Président.

Ensuite, je suis un intermédiaire entre le Président et toutes les sollicitations. J’ai donc un rôle de représentation. Il faut toujours veiller à l’image que l’on renvoie à tous les interlocuteurs et à instaurer un climat de confiance, pour faire en sorte que les rouages soient toujours bien huilés.

Enfin, je suis la gardienne du temps, c’est le point le plus important. Le temps est le bien le plus précieux d’un dirigeant, et mon rôle est de préserver cette ressource voire d’en faire gagner au Président. Notamment en gérant son planning, à la fois avec une grande rigueur, car rien ne doit être laissé au hasard, mais aussi avec beaucoup de souplesse, en surfant au quotidien sur les nombreux imprévus et les priorités qui évoluent sans cesse.

Quelles sont les qualités nécessaires ?

Le bon sens, l’adaptabilité et la flexibilité. Mais il faut surtout beaucoup de confiance réciproque pour que fonctionne ce binôme.

On imagine que votre Président subit une pression importante compte tenu des enjeux du business qu’il dirige, est-ce que vous subissez également cette pression par contre coup ? Comment s’exprime-t-elle au quotidien ? Comment vous y préparez-vous ?

J’ai la chance de travailler avec un Président qui fait très attention à ne pas “renvoyer” la pression sur ses collaborateurs. Ce sont plutôt les interlocuteurs internes ou externes avec qui nous sommes en contact qui partagent cette pression. Mon remède, c’est de toujours bien avoir en tête que la personne sur qui j’ai à veiller avant toute autre est mon Président.

Mon rôle c’est aussi précisément de ne pas « subir » cette pression, de ne pas être ce support-là. La pression, c’est plutôt l’élément dans lequel je suis toujours déjà, dans lequel je nage, dans lequel je respire. Et paradoxalement ou pas, elle s’oublie.

En vous observant lors du programme comportement en situation de crise” auquel vous avez participé chez PEGASUS Leadership l’été dernier, ce qui frappe c’est la confiance que vous dégagez même quand “la tension monte”. Comment développez-vous cette confiance en vous ?

Chez PEGASUS Leadership j’ai fait face parce que les conditions de possibilité m’en étaient données, avec de la nouveauté, du challenge, de l’autonomie, de la bienveillance et un travail d’équipe. Maintenant, d’une façon générale, à la question de savoir comment on peut développer une confiance en soi je ne saurais donner que deux éléments de réponse.

Premièrement en prenant soin de son esprit, ce qui peut être fait je crois en l’alimentant de choses complètement extérieures à notre environnement de travail : littérature, musique, photographie, sport… Ce mois-ci, par exemple, j’ai visité le Panthéon, relu L’alchimiste, découvert Parce que, une exposition de Sophie Calle, fait 2 séances de sport par semaine, et j’ai pris le temps de m’ennuyer ! S’ouvrir à ce type d’altérité permet de relativiser les moments de tension que nous rencontrons professionnellement.

Deuxièmement, en se remettant en question. Il faut se garder de faire de la confiance en soi une valeur absolue et ne pas négliger le travail de son négatif, c’est-à-dire du doute. On aime à valoriser constamment la confiance en soi, mais je ne crois pas qu’il y ait de confiance qui ne soit adossée à un travail du doute bien mené.

Une anecdote “stressante” que vous nous avez racontée : le jour où vous avez décidé de demander à votre PDG… une revalorisation de salaire ! Comment avez-vous réussi à franchir le pas (avec sérénité) ?

Pourquoi cela a été un moment stressant ? Rétrospectivement je crois que c’est parce qu’avec la question de la rémunération on touche un point qui est entre deux eaux : on est en effet dans une problématique qui lie vie personnelle et existence professionnelle. On franchit le pas – avec sérénité ! – quand, après un travail de doute bien mené, on arrive à départager ces deux aspects d’une vie.

Un conseil à donner pour faire face à une situation de tension ?

Très simplement, en ne la fuyant pas ! Et en faisant le stage ! On apprend qu’il faut s’y préparer, s’entraîner, s’exercer – jusqu’à pouvoir considérer ces situations comme tout à fait surmontables.

À PROPOS DE VEOLIA

Le groupe Veolia est la référence mondiale de la gestion optimisée des ressources. Présent sur les cinq continents avec plus de 171 000 salariés, le Groupe conçoit et déploie des solutions pour la gestion de l’eau, des déchets et de l’énergie, qui participent au développement durable des villes et des industries. Au travers de ses trois métiers complémentaires, Veolia contribue à développer l’accès aux ressources, à préserver les ressources disponibles et à les renouveler.

Pour en savoir plus : veolia.com

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